CRISE OU PANNE ?

4 mai 2020
Posted in Management
4 mai 2020 assistante

CRISE OU PANNE ?

Faites-vous partie de ceux qui pensent que rien ne sera plus comme avant (la crise) ou bien de ceux qui pensent que cette situation est transitoire et que nous allons travailler, vivre comme avant (la panne). Cette crise n’est en fait qu’une nouvelle réplique, certes d’un niveau particulièrement violent (7, voire 8, sur l’échelle de Richter) depuis que la 3ème révolution internet est en marche. Elle illustre à merveille le monde VUCA dans lequel nous sommes. Regardons plus en détail les caractéristiques de ce monde VUCA et les processus de changement et de deuil que nous vivons.

Nous l’avions déjà évoqué dans notre article Made In Réunion de décembre 2018, nous sommes clairement dans un monde VUCA. Venu du monde militaire des années 1990, le terme VUCA se caractérise par 4 dimensions : Volatilité, Uncertainty (Incertitude), Complexité, Ambiguïté.

Volatilité : elle illustre l’impermanence des situations qui peuvent évoluer de manière imprévisible et rapide. L’approche habituelle basée sur des analyses en profondeur tirées du passé n’est plus adaptée. Il convient de privilégier une approche dynamique et réajustée en permanence.

Incertitude : les modèles prédictifs sont souvent inopérants, l’imprévu est fréquent avec des évolutions rapides et soudaines dans l’environnement externe de l’entreprise (concurrence, réglementation…).

Complexité : elle illustre la dimension multifactorielle des situations avec une multitudes de parties prenantes, d’interdépendances.

Ambiguïté : ce qui paraît évident ou clair n’est qu’une apparence. Les « zones cachées » d’une situation sont nombreuses. L’impact des décisions est difficile à prévoir.

Nous voyons bien que cette période du COVID illustre à merveille ces 4 dimensions du monde VUCA. Ce monde VUCA nous demande de nous adapter quasiment en permanence, nous avons l’impression de vivre sur des sables mouvants et pour aller où, vers quoi ? Cette situation est particulièrement anxiogène.

Nous ne sommes pas tous égaux face à ces changements, mais nous vivons tous, à différentes échelles, un processus du deuil. La période de danger peut être longue avant d’espérer voir des opportunités. Elisabeth Kübler Ross, psychiatre et spécialiste des soins palliatifs ayant accompagné de nombreuses personnes en fin de vie a modélisé le processus de deuil en 6 grandes étapes du choc à l’acceptation (cf. graphique ci-dessous, adapté de ses travaux).

Pourquoi ce processus de deuil est il si compliqué, voire douloureux, alors qu’il est essentiel pour nous permettre ensuite de passer à la phase d’opportunité (le cadeau caché ?). « Le changement n’est pas un évènement, c’est un processus », nous dit Virginia Satir, célèbre psychothérapeute américaine. L’évènement est un déclencheur du processus de deuil et il convient de traverser chacune des 6 étapes. Parfois, c’est si douloureux, compliqué, de vivre ces différentes émotions que nous marchandons avec nous-mêmes, avec les autres, avec la vie. Nous voulons que cela redevienne comme avant. Mais plus on fait de la même chose, plus on obtient de la même chose. Alors nous tournons en boucle, répétons les mêmes modes de fonctionnement, sources de d’échecs. Cela sera par exemple le cas des entreprises qui, après le confinement, refuseront de mettre en place le télétravail de façon adaptée et durable, les managers qui resteront sur le mode de management générateur de pression et de stress… Ceux qui sauront sortir par le haut de cette période, auront accepté et compris qu’il est essentiel de dire adieu à beaucoup de choses et verront clairement les opportunités. Ce monde VUCA nous impose donc de traverser ce processus le mieux possible et le plus rapidement possible avec l’ensemble des parties. Pour cela, il convient de construire une organisation résiliente (voir article).

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